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Février 2020. Le récit d'un séjour "Patagonesque"
Un séjour de pêche aux allures de bout du monde...

Je vais ici faire mon résumé sur ce séjour de pêche en Patagonie Chilienne.
Il est évident qu'il ne s'agit là que de MON expérience, et qu'il est tout à fait possible que d'autres pêcheurs ayant fait ce même séjour puissent avoir une perception, une expérience et un avis différent.

1) Un séjour qui se mérite... Un périple.
Départ jeudi 6 février à 9h de chez moi, arrivée vendredi 19h heure locale (-4h par rapport à la France)
38h de trajet !

En voiture:
Foix - Cazères (1h)
Cazères - Toulouse (1h)
En avion:
Toulouse - Paris (1h)
Paris - Santiago de Chili (14h)
Santiago - Balmaceda (2h)
En voiture:
Balmaceda - Villa Manihuales (3h)

Le reste c'est de l'attente en aéroports.

Heureusement que les billets Paris - Santiago étaient en Business Classe et que ce trajet était de nuit, ça nous a permis de nous reposer. Si non tu arrives en miettes...

2) Le guide et son fonctionnement
Le guide nous accueille à l'aéroport, il est Franco-Chilien-Allemand-Argentin... ça donne un accent croisé :D
Il a une énorme connaissance de la faune et la flore environnante.
par contre le guidage pêche n'est pas sa spécialité, il fait aussi du Trecking, du Raft etc...

D'ailleurs nous avons beau avoir le même "Titre" nous n'avons pas le même métier.
Son rôle durant ce séjour sera de tout organiser en amont: location hébergement, gestion des denrées alimentaire, matériel de canotage...
Sur place, il nous explique comment il fonctionne: Le matin il nous fait le petit dej, il mange avec nous, puis fait la vaisselle. Nous conduit en voiture sur un spot qu'il choisit comme étant le mieux adapté au moment. Il nous conseil vite fait sur les mouches ou les montages à utiliser mais je comprendrai plus tard pourquoi il ne s'attarde pas sur ces détails.

Le programme d'une journée:
Levé 7h du matin, vers 8h30 on décolle de la cabane.
Le matin pêche libre pour les pêcheurs pendant qu'il fait le feu et prépare la grillade du midi.
Vers 12-13h, on mange tous ensemble, c'est super conviviale.
L'après-midi, il pêche à côté de nous (ou devant... grrr :/ ). J'ai dû rapidement m'imposer pour lui faire comprendre qu'on avait pas fait 1500km pour se faire pêcher devant les pieds... Après ça allait, on pêchait chacun d'un côté de la rive ou on se "sautait" les postes discrètement.
Retour à la cabane pour être à l'apéro vers 20h30 max
Repas préparé par ses filles.
22h au lit (qu'il est bon le matelas !!)
23h Dodo (j'ai bien besoin des 8h de sommeil pour tenir à ce rythme pendant 3 semaines).


3) La pêche
Les 3 premiers jours, j'ai perdu du temps à essayer de comprendre la pêche.
Le guide se moque gentiment de moi, il m'appelle le pêcheur scientifique car il se marre de me voir tremper mon thermomètre dans l'eau... 
Ensuite j'ai compris qu'il n'y avait pas grand chose à comprendre.
Qu'il suffit de poser sa ligne quelque part dans l'eau et d'y avoir accroché quelque chose au bout.
Bon ok, j'exagère un peu, mais... 40-50-60-70 Truites Fario par jour entre 25 et 40cm, en mouche sèche sans pêcher de gobage... juste en pêchant l'eau, sans forcer, sans établir de plan, de stratégie. C'est quand même exceptionnel !

Certains s'y plaisent. Moi, j'ai parfois apprécié, d'autres fois je m'y suis ennuyé.
Je m'explique:
Comme je dis souvent, l'action de pêche est pour moi une excuse à la compréhension de la vie.
Et le fil a beau se tendre, la mouche a beau se faire gober, lorsque ça ne demande aucune connaissance, aucune réflexion, je m'y lasse.
La pression de pêche est quasi nulle et la facilité en devient ennuyante.

Car lorsque je souhaite juste contempler la nature, je n'ai pas besoin d'avoir la canne dans les mains: Une paire de bottes, ma chienne, les yeux grands ouverts, les oreilles également, je savoure ce qui est à ma portée.

En bateaux, les lacs regorgent de plus grosses truites (50cm minimum). Et en descente de rivière, nous n'avons pas eu de chance, ça n'a quasiment pas mordu de toute la journée (1 truite chacun), 4 gobages vues sur toute la journée.

Par contre, on y trouve du Saumon. Et pas n'importe lequel. Le Chinook, aussi appelé le "King".
Très compliqué à solliciter au fouet sur les zones où nous étions... des pools de 5 à 8m de profondeur, avec un fort débit.
Alors nous l'avons pêché aux leurres. Assez rébarbatif et peu intéressant (grosses cuillères n°5-6...).
Pour que le Saumon remonte, il faut qu'il pleuve. Manque de bol il n'a clairement pas beaucoup plu durant ces 3 semaines. Un crachin régulier pendant quelques jours mais rien d'assez substantiel pour permettre une grosse remontée massive de saumon.
Du coup, nous l'avons peu cherché mais le guide a réussi à en sortir 1 :)

4) La Bouffe

En terme de nourriture ( et c'est important pour moi :D ), nous avons goûté à quelques spécialités du secteur, comme les Empanadas, l'agneau à la broche, le Pisco, où le Saumon King frais que le guide a pêché sous nos yeux ébahis !
Chaque soir les filles du guide nous ont préparé tout ça et beaucoup d'autres choses à base de viande en sauce souvent accompagnées de patates. Bien agréable de se faire servir comme ça :)

5) L'ambiance
Les paysages sont sublimes et j'ai l'impression que les lumières dans l'hémisphère sud y sont différentes...
C'est l'été ici, il fait entre 10° la nuit et 25° max les jours ensoleillé.
Le soleil tape fort et on doit se couvrir entièrement chaque millimètre de peau pour ne pas attraper de coup de soleil.
Moi qui n'y suit pourtant pas trop sujet d'habitude, là j'ai joué les 2 premiers jours, après j'ai enfilé les mitaines + le "Buff" tour de coup + casquette à nuque longue...

 

Dès qu'il y a un petit crachin de pluie, nous avons le droit à de magnifiques Arc-en-Ciel... Les montagnes ressemblent à celles des Pyrénées mais nous ne sommes qu'à 200m d'altitude. Les vallées sont plutôt larges, les parois montagneuses qui nous entourent sont abruptes et hautes, alors il reste encore de la neige sur les pics avoisinants.

La Cordillère des Andes nous offre un spectacle fantastique...
C'est beau à perte de vue. C'est sauvage à perte de vue.

La Patagonie c'est, 1,5 habitant au km2 en comptant les villes... Après avoir roulé 1h sur des pistes en terre battue, t'as l'impression d'être seul au monde. De pêcher dans des endroits vierges de toutes pressions de pêche. Pourtant suivant les coins, c'est une vraie destination touristique de pêche que notre guide a fuit durant ces 3 semaines. Du coup nous n'avons pas pêché la mythique rivière "Rio Simpson" au bord de laquelle j'y ai vu pas mal de pêcheurs. Et nous n'avons pas non plus vraiment fait le "Rio Nirehuao", connu aussi sur internet pour ses grosses Truites.
Mais nous avons pêché des rivières sublimes presque pas pêchée, avec quelques minutes de marches pour aller chercher des spots "jamais" pratiqués.

En 3 semaines j'ai vu et ramassé 4 cannettes de bière au bord de la route, près d'une rivière. Le reste du temps, c'est sans pollution, sans barrage, sans pesticide... La nature libre. Comme elle devrait être partout. L'homme a peu d'influence là-bas.


6) La vie
Une chose m'a paru surprenante: peu d'insectes dans les cours d'eau.Je n'ai pas réussi à trouver une seule larve sous les cailloux. Pourtant j'y ai vu pas mal de sortes d'oiseaux se nourrissant presque tous d'insectes terrestres  (Les truites aussi ?): Quelques Collibris, Chucao Tapaculo (équivalant de Merle), équivalant de Héron, équivalant de Bergeronette de ruisseau, Cormoran pas très grand (beaucoup), Ibis à face noire (beaucoup dans les champs), Péruches Austral, 3 canards, Martins pêcheur (gros et en nombre), ect.

D'ailleurs, je ne sais pas comment il font pour voler tous ces oiseaux...Du vent. Du vent. Du vent. Encore du vent. Toujours du vent.A péter un câble !Je crois que je ne l'ai pas encore assez écrit... Duuuuuuuuuuuuuuu veeeeeeeeeeeeeeennnnnnnnnnnnt !!!! :D
Vous l'aurez compris, c'est assez relou... Faut oublier la canne au fouet en #4. Partez plutôt sur minimum du #5 en WF, voir du #6 WF.

Les soies DT ne servent à rien, puisque de toutes manières ya pas vraiment besoin d'être discret !

 

Les maisons en pierre n'existent pas, l'ambiance est au bois peint, c'est joli... dépaysant.Aussi, des paysans, c'est ce que sont la plupart des Chiliens en Patagonie: Une petite maison isolée dans un cadre sauvage pas loin de la rivière, des fruitiers, quelques moutons, 2 chèvres, des oies, 1 cheval et 2 chiens pour garder la maison (la Cabane), voilà, ça leur suffit.
Et ça me suffirait aussi. J'aime cette vie épurée où tout est pratique ou social.

Peu d'administratif, et pas grand chose n'est laissé aux mains du capitalisme mondial. Ce n'est pourtant pas l'anarchie complète.
Les gens se respectent, se saluent, s'entraident...
Ceux qui croient qu'en France la liberté nuit aux bons fonctionnements, ne se sont jamais senti libre.
Ce n'est qu'une question de culture, d'éducation.
Je reviens en France, plus que jamais, persuadés que les lois nous oppriment pour servir les puissants.
En Patagonie, le sentiment d'être libre planent, même si le pays est aussi gangréné par le pouvoir (voir les manifestations Chiliennes à Santiago)
 

7) Le bilan, calmement...
Voilà une belle expérience, un beau séjour qui m'a beaucoup appris, m'a ouvert encore un peu plus l'esprit...
Une destination que je ne regretterai jamais d'avoir faite, mais vers laquelle je ne retournerai pas forcément.

 


Romain Quiles.
 

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